Comment les RTX 3000 ont rendu obsolète la PS5 & Xbox Series X avant leur lancement

La présentation des RTX 3000 a dépassé toutes nos attentes. En me basant sur les informations qui arrivaient, et sur tous les détails de l’architecture Ampère au niveau du silicium, j’étais convaincu que le saut en termes de performances brutes par rapport à la série RTX 20 allait être très important, mais pas que l’accent allait être mis sur les nouveaux noyaux RT et les noyaux tenseurs.

NVIDIA RTX 3000: le saut générationnel qui met à mal l’exclusivité hardware des consoles

Au final, nous ne nous sommes pas trompés, mais NVIDIA nous a réservé une énorme surprise en doublant les moteurs de shaders et en conservant, contre toute attente, la configuration d’un cœur RT par unité SM et de quatre cœurs tenseurs par unité SM. Comme nos lecteurs les plus avancés le savent, cette base est la même que celle que nous avons vue sur la précédente génération Turing (RTX 20XX), mais cela ne signifie pas que nous allons trouver les mêmes performances en matière de ray tracing et d’intelligence artificielle.

Le RTX 30 utilise des noyaux RT de deuxième génération qui doublent le taux d’intersections triangulaires, ajoutent une interposition triangulaire et montent des noyaux tenseurs de troisième génération qui doublent le taux mathématique en travaillant avec des réseaux diffus. En d’autres termes, les performances du ray tracing et les charges de travail associées à l’intelligence artificielle, à l’inférence et à l’apprentissage profond ont connu une croissance exponentielle.

En appliquant les noyaux RT et les noyaux tenseurs de nouvelle génération, le RTX 30 peut générer une frame avec ray tracing et DLSS en seulement 6,7 ms. Une GTX 1080 Ti, qui n’a ni noyau tenseur ni noyau RT, aurait besoin de 91 ms, et de 12 ms si l’on retire le ray tracing de l’équation. C’est impressionnant, en effet.

Les améliorations que les nouvelles RTX 3090, RTX 3080 et RTX 3070 apportent en termes de puissance brute sont très importantes, à tel point qu’elles représentent un grand pas en avant par rapport à celui que nous avons connu avec l’arrivée de Pascal (série GTX 10XX). La RTX 3070 offre des performances légèrement supérieures à celles de la RTX 2080 Ti, la RTX 3080 double les performances de la RTX 2080 et la RTX 3090 est 50 % plus performante que le TITAN RTX.

Cependant, NVIDIA ne s’est pas limité aux performances. Le RTX 30 offre un écosystème complet de technologies de pointe, au-delà du ray tracing et de la mise à l’échelle intelligente, avec le RTX IO en son cœur.

La technologie RTX IO permet d’utiliser le GPU pour accélérer la charge de travail de décompression des données du SSD. Jusqu’à présent, cette tâche était effectuée sur le CPU, et était si gourmande qu’elle pouvait facilement consommer jusqu’à deux cœurs complets de ce dernier. Le transfert de la charge de travail vers le GPU optimise le flux de travail et supprime presque complètement l’un des plus importants goulets d’étranglement auxquels sont confrontés les développeurs de jeux aujourd’hui.

Contrairement à ce que Sony a dit à l’époque, les temps de chargement ne disparaissent pas, même avec cette avancée importante. Je vous l’ai dit à plusieurs reprises et comme vous pouvez le constater, je ne me suis pas trompé, mais il est clair que la différence est énorme, puisque nous sommes passés de 5 secondes à 1,5 seconde. Si nous regardons les résultats obtenus avec un disque dur traditionnel, la différence est immense.

Performances et fonctionnalitées, la PS5 & Xbox Series X en dessous du marché PC depuis 2018 ?

À tel point que nous pouvons dire que cette nouvelle génération de cartes graphiques NVIDIA les a rendues « obsolètes » avant même qu’elles n’arrivent sur le marché. Je sais que cela ne va pas plaire aux fans inconditionnels de la PS5 et de la Xbox Series X, mais c’est une réalité si évidente et si grande qu’il est impossible de ne pas la voir.

Ces derniers mois, nous avons parcourus beaucoup de rumeurs sur les deux consoles, et aussi beaucoup d’informations assez folles. Il a été dit par exemple que la PS5 et la Xbox Series X aurait autant de cœurs graphiques qu’une RTX 2080 Ti, qu’elles seraient dotées de technologies qui ne sont pas encore disponibles sur les PC, qu’elles seraient capables de faire tourner des jeux en 8K, qu’elles fonctionneraient sans problème avec le ray tracing en 4K à 60 FPS, que ce seraient la nouvelle norme, et dans un certain nombre de cas que nous verrions 4K à 120 FPS.

Toute cette désinformation a généré une énorme bulle qui, peu à peu, a commencé à éclater. Il y a quelques mois, nous vous avons fait part d’un article consacré à la découverte de l’équivalent approximatif du GPU de la PS5 et du GPU de la série X de la Xbox, et notre conclusion était assez claire. La première console offrira des performances à mi-chemin entre la RTX 2060 et la RTX 2060 Super, tandis que la seconde sera plutôt dans la lignée des RTX 2070–RTX 2070 Super.

En termes de puissance brute, nous partons déjà d’une base beaucoup plus basse que lA RTX 2080 Ti, mais qu’en est-il des technologies propres au RDNA 2 ? En ce sens, nous trouvons aussi une autre dose de réalité qui perce un peu plus cette bulle.

L’architecture RDNA d’AMD ne possède pas les fonctionnalités avancées associées à DirectX 12 Ultimate, n’accélère pas le ray tracing en hardware et ne prend pas en charge la technologie de redimensionnement intelligent. Toutes ces technologies sont prises en charge par la série NVIDIA RTX 20, qui est sur le marché depuis 2018. Oui, depuis deux ans maintenant.

Avec la sortie de l’architecture RDNA 2, AMD supportera pleinement DirectX 12 Ultimate et accélérera le ray tracing de façon matérielle en intégrant des noyaux RT dans les unités texturées. Nous devrons bientôt voir quel niveau de performance cette nouvelle architecture peut offrir, mais comme je vous l’ai dit à l’époque après avoir vu le résultat de Minecraft RTX fonctionnant sur Xbox Series X, les perspectives ne sont pas bonnes.

À moins qu’AMD ne propose quelque chose de complètement révolutionnaire et inattendu, les GPU RDNA 2 seront au mieux à égalité avec la série RTX 20 en termes de fonctionnalités avancées et de prise en charge des nouvelles technologies. Cela ne veut pas dire qu’ils ne pourront pas concurrencer les RTX 3000 en termes de puissance brute, mais comme nous l’avons vu récemment dans cet article, NVIDIA continuera clairement de montrer la voie.

Il faut également garder à l’esprit que selon l’un des ingénieurs les plus importants de Sony la console PS5 ne possède pas toutes les fonctions de l’architecture RDNA 2. On peut dire qu’elle utilise le RDNA 1.5, RDNA 1.8, ou une version incomplète de RDNA 2, quel que soit le nom qu’on lui est donnée, car ce n’est pas le nom qui est important, c’est le fait qu’une console de nouvelle génération manquera de fonctionnalités clés à sa sortie, du moins selon les commentaires de cet ingénieur.

En termes de hardware, la Xbox Series X sera au-dessus de la PS5, je l’ai déjà dit et je m’y tiens, mais des jeux comme The Medium confirment que le saut des générations va être bien en deçà des attentes.

Ce titre fonctionnera avec une résolution de 4K à 30 FPS, et il n’est pas encore clair s’il va vraiment utiliser le ray tracing. En effet, le site officiel de la Xbox Serie X a supprimé toute référence à cette technologie à l’époque, et il en va de même pour la section consacrée au jeu dans le Microsoft Store. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence, et je ne pense pas que Microsoft ait retiré l’une des technologies les plus intéressantes de ce jeu sans avoir une bonne raison.

Processeur, mémoire et unité de stockage : une innovation qui existait déjà sur PC

On pourrait me dire que les consoles de la prochaine génération ont une construction très équilibrée au niveau du CPU et du GPU, et que l’architecture mémoire unifiée a ses avantages, mais ce sont des arguments forcés qui sont loin d’être aussi forts qu’ils l’étaient lorsque les premières rumeurs sur la PS5 et la série Xbox ont commencé.

Les processeurs Ryzen 3000 basés sur Zen 2 que nous utilisons dans les PC offrent des performances bien plus élevées que les processeurs semi-personnalisés Zen 2 qui équipent les PS5 et les Xbox Series X. Deux raisons principales nous aident à comprendre cela :

• Le processeur Zen 2 utilisé par les PS5 et les Xbox Series X ne dispose que de 8 Mo de cache L3, tandis qu’un Ryzen 7 3700X en possède 32 Mo (en encore plus sur les dernières versions XT). La plus grande quantité de cache de ce dernier surpasse la conception de noyau monolithique du premier.
• Les processeurs PS5 et Xbox Series X fonctionnent à seulement 3,5 et 3,6 GHz, respectivement, avec 16 threads actifs. Les processeurs Zen 2 peuvent de leur côté maintenir des fréquences entre 4,3 et 4,4 GHz.

Il est important de se rappeler que d’ici à ce que les deux consoles arrivent, AMD aura probablement déjà introduit les processeurs Ryzen 4000 basés sur Zen 3, une nouvelle génération qui promet d’améliorer l’IPC de Zen 2 de 15 à 20 % (instructions par cycle d’horloge), et qui aura également des fréquences plus élevées.

Si nous examinons la configuration de la mémoire, nous constatons un bond en avant significatif par rapport à la PS4 et à la Xbox One, mais pas par rapport au PC. La PS5 et la Xbox Series X disposeront de 16 Go de GDDR6 unifiée, c’est-à-dire à partager entre les données du CPU et du GPU, une tâche qui, dans le PC, est répartie entre la mémoire RAM et la mémoire VRAM. Tout PC de jeu de milieu de gamme actuel dispose déjà de 16 Go de RAM et de 8 Go de VRAM. La différence est évidente.

En ce qui concerne le SSD, il ne fait aucun doute que la décision de Sony d’opter pour un lecteur personnalisé à hautes performances était une sage décision, mais les SSD font partie du monde des PC depuis des années, et avec l’introduction de la norme PCIE Gen4 et de technologies telles que RTX IO, qui sera compatible avec les RTX 3000 et, en théorie, également avec les RTX 2000, cet avantage apparent de la console Sony est complètement perdu.

Il est clair que pour tirer parti de RTX IO, les développeurs doivent le prendre en charge dans leurs jeux, mais comme cette technologie est compatible avec le stockage direct de Microsoft et que cette API est également utilisée dans la Xbox Series X, nous pouvons nous attendre à ce qu’elle bénéficie d’un soutien important au cours des prochaines années.

Jouer au 4K à 30 FPS ? La RTX 3090 nous amène directement au jeu en 8K

C’est très curieux. Nous avons commencé à parler de jeu 8K lorsque nous avons commencé à spéculer sur le matériel possible de la PS5 et de la Xbox Series X, mais au final, les deux consoles seront des systèmes conçus pour le 4K et 30 FPS, et elles n’atteindront peut-être pas cet objectif dans tous les cas sans tirer sur l’upscaling ou la résolution dynamique, une réalité qui affectera davantage la console de Sony car elle dispose d’un GPU moins puissant.

Il ne fait aucun doute que la 8K est hors de portée des consoles de nouvelle génération. Une RTX 2080 Ti n’est pas capable de se faire tourner Death Stranding en 8K en qualité maximale, mais en recourant au DLSS 2.0, cela devient possible. L’introduction des RTX 3000 a confirmé que jouer à cette résolution deviendra enfin une réalité, grâce à la puissance accrue de cette nouvelle génération de NVIDIA, mais aussi à la magie de la technologie DLSS 2.0.

Le haut de gamme de la série RTX 30, la RTX 3090, est assez puissant pour afficher Death Stranding en 8K et en qualité maximale sans DLSS 2.0, et atteignant 78 FPS avec DLSS 2.0 actif. Dans d’autres jeux, comme Destiny 2, par exemple, cette carte atteint 60 FPS en 8K sans DLSS 2.0.

Que puis-je dire de plus ? Des rumeurs ont annoncé que les consoles de nouvelle génération allaient dévorer le marché, qu’elles allaient bouleverser l’industrie, qu’elles pouvaient faire tourner des jeux en 8K sans problème, qu’elles allaient faire disparaître les temps de chargement, et que tout cela ne nous coûterait que 400 euros. Il est évident que plus personne ne le croit aujourd’hui et que ça n’arrivera pas.

La PS5 et la Xbox Series X marquent un énorme bond en avant par rapport à deux consoles qui sont obsolètes depuis longtemps, et dont les développeurs sont blasés, mais qui arriveront sur le marché avec une configuration matérielle qui n’est pas vraiment une révolution par rapport à n’importe quel PC de jeu de milieu de gamme acheté au cours des deux dernières années.

Dans cette optique, il n’est pas étonnant que nous commencions déjà à voir les symptômes d’un essouflement, ce qui s’est d’ailleurs déjà produit avec la PS4 et la Xbox One par le passé. Ratchet & Clank : Rift Apart est l’un des meilleurs exemples, puisqu’il s’agit d’un jeu avec des graphismes de type « dessin animé » qui sera limité à la 4K (on ne sait pas encore si ce sera natif), en 30 FPS sur PS5, et que le titre ne fonctionnera en 60 FPS qu’avec une résolution plus faible.

Nous verrons comment cette nouvelle génération évolue, mais je suis convaincu que dans deux ou trois ans, nous verrons déjà des versions améliorées de la PS5 et de la Xbox Series X.

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